Voilà la première partie de notre série sur le Deal bleu flamand.
Avons-nous manqué d'eau ? La sécheresse persistante de cet été et les pelouses jaunes nous font déjà froncer les sourcils. C'est à cette époque que le ministre de l'Environnement Zuhal Demir a lancé le "Blue Deal", un plan structurel pour lutter contre la sécheresse en Flandre. Mais quelle est la qualité réelle de ce plan ? Que va faire le gouvernement ? Nous avons posé la question à Davy Huygen, expert en eau et nature. Ce blog est le premier d'une série de deux.
Davy, à quel point il fait sec en Flandre en ce moment et comment cela se fait-il?
"Des niveaux d'eau souterraine historiquement bas, des niveaux alarmants dans les cours d'eau et des incendies de forêt menaçants. La Flandre souffre actuellement d'une crise de sécheresse sans précédent. La cause est en partie climatique. Nous connaissons une quatrième année consécutive où l'évaporation est supérieure aux précipitations. En outre, nous avons systématiquement asséché la Flandre en accélérant l'évacuation des eaux, en gaspillant à grande échelle et en détruisant la nature. Notre approvisionnement en eau potable est silencieusement compromis et des dommages économiques nous attendent."
Que compte faire le gouvernement flamand à ce sujet avec le Blue Deal?
"Le gouvernement flamand accorde maintenant une première tranche de 75 millions d'euros, et un budget supplémentaire suivra à l'automne. Le budget total sert à réaliser un ensemble de mesures. De nombreuses informations ne sont pas encore disponibles, mais je suis heureux d'en expliquer les grandes lignes."
Nature humide
L'un des principaux objectifs de ce plan est la restauration des zones humides telles que les grands étangs, les prairies humides, les tourbières. Au cours des 50 dernières années, les trois quarts de nos zones humides ont été défrichées au profit de projets de construction ou à des fins agricoles. Mais aujourd'hui, le vent tourne. Nous comprenons de plus en plus que ces zones humides - ou "marécages" - agissent comme de grandes éponges naturelles.
L'eau est retenue pendant une longue période et est ensuite lentement libérée dans l'environnement. Le rétablissement de types de nature ayant une grande capacité de stockage de l'eau est le moyen le plus efficace de lutter contre le problème de la déshydratation en Flandre.
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Les informations sur l'eau potable sont assez compliquées. Dans cette session en ligne d'une heure, vous obtenez une explication raisonnée des différents aspects : santé, goût, environnement et coût. Bart explique aussi bien la situation de l'eau du robinet que celle de l'eau en bouteille.
Cours d'eau sinueux
À partir de 1950, des efforts massifs ont été déployés pour redresser les cours d'eau et les rivières afin d'évacuer le plus rapidement possible les eaux de pluie (excédentaires) et d'obtenir la mise en valeur des terres. Un mauvais choix, il s'avère aujourd'hui. De cette manière, le cours d'eau perd le contact avec les terres adjacentes et la zone environnante est définitivement asséchée. Via ces "autoroutes de l'eau", les eaux de surface s'écoulent rapidement vers la mer. Environ la moitié des réserves naturelles d'eau douce ne peuvent donc pas être exploitées comme source d'eau potable.
Une mesure importante pour retenir davantage d'eau en amont consiste à redonner des méandres naturels aux cours d'eau. Cela permet d'accélérer l'écoulement, de stimuler l'infiltration de l'eau dans le sol et de réhumidifier la vallée. Étant donné le degré élevé de compaction dans les zones bâties, la remise en place des méandres des cours d'eau - ou "réenroulement" - n'est pas applicable partout en Flandre, mais il ne faut pas perdre une occasion dans les endroits de la campagne où cela peut être fait.
En outre, le Blue Deal a également un impact sur l'industrie, l'agriculture et les gouvernements locaux. Vous pouvez en savoir plus à ce sujet dans notre deuxième blog.
Quelle est la conclusion provisoire Davy sur le Blue deal en particulier et la sécheresse en Flandre en général ?
L'eau salée n'est pas potable pour nous, c'est pourquoi les volumes d'eau douce sont si importants. Ces volumes sont de plus en plus sous pression en raison de l'importance du pavage, de l'augmentation de la demande en eau, de l'absence de grands fleuves (de montagne) et du changement climatique.
Le "Blue Deal" du gouvernement est un plan ambitieux en 70 points visant à restaurer les réserves d'eau souterraine et à constituer des stocks d'eau tamponnés autant que possible. Cela devrait nous permettre de surmonter les périodes persistantes sans précipitations. Avec le déploiement de solutions basées sur la nature - à la campagne mais aussi dans les zones urbanisées - notre richesse naturelle est enfin valorisée. Une même mesure, comme la végétalisation des villes, par exemple, permet non seulement de résoudre le problème de la sécheresse, mais offre également des avantages connexes tels que l'atténuation des inondations, la modération du stress thermique, la séquestration du carbone et le renforcement de la biodiversité locale. Nous appelons également ces avantages de la nature "services écosystémiques".
Vous vous demandez ce que la "blue deal" réserve à l'agriculture et à l'industrie (de la construction) ? Tous les "utilisateurs d'eau" sont liés, ce qui a un impact réel pour vous aussi! Continuez à lire.